Je suis heureuse, et rien ne peut entamer ma bonne humeur, pas même la douche que je me suis prise en remontant la rue Saint Jean.
Pourtant, par le fait, c'était pas gagné ce matin, parce que je n'avais pas pensé qu'il faudrait que je m'occupe des chats avant de partir, et j'avais égaré mon pantalon, et comme je n'avais pas préparé mes fringues la veille comme je le fais d'habitude, je n'avais pas non plus de haut, bref, je suis partie vite vite, avec la crinière de lionne et le sac fouré au bonnet et aux gants que j'avais pas le temps d'enfiler. Nonobstant, j'ai réussi à avoir le bus au début de la rue, c'était chouette.
Quand je suis rentrée ce soir, c'était assez glauque, l'allée est pas éclairée et il a fallu que je fasse tout le tour de la maison dans le noir pour aller récupérer les sacs poubelle et que je redescende et que je reremonte l'allée. Et pis tout à l'heure, des gus sont venus tambouriner à la porte, je ne sais pas qui c'était et je ne veux pas le savoir, je suis toute seulabre at home, hors de question d'ouvrir la porte.
De l'autre côté de la situation, avoir la maison pour moi toute seule est potentiellement chouette: je suis pas obligée de fermer la porte de la salle de bain (et comme ça je vois mes chats faire une course poursuite à travers toute la maison, c'est trop drôle), je peux manger le poulet avec mes mains sans que mon frère me voit et me fasse remarquer que quand c'est lui qui le fait, je trouve ça dégeu (mais même si je mange mon poulet avec mes doigts, j'ai pas l'air d'une femme des cavernes, moi), je peux même danser à travers les pièces en chantonnant, c'est génial.
Donc, à part ma petite frayeur à base d'inconnu sur le peron, je suis trop en joyeuseté, même si je sais pas exactement pourquoi. C'est un tout, plein de petites choses chouettes qui s'accumulent, et ça me rend heureuse