Je suis enfin de retour dans ma petite maison chérie et par ici aussi. Désolée de vous avoir causé tant d'inquiètude, mais je ne pouvais pas vous donner de nouvelles, étant donné que je viens de passer une semaine à l'hopital à cause d'une vilaine petite pneumonie ( ce matin le docteur me dit comme ça " vous avez fait une infection très sérieuse ", non, mais c'est bon, j'étais quand même pas en solde dans le magasin des trépassés ).
Et ça m'a tellement manqué de pas vous parler que je vais vous raconter tout ça, histoire que vous sachiez ce que vous avez manqué ( rien ) et que vous compreniez pourquoi j'étais aux abonnées absentes.

Mais avant, je veux vous dire que plus jamais je ne remettrai les pieds dans un hopital, à moins d'être à l'agonie avec au moins un bras et une jambe cassés et possiblement le nez en sang. Je hais l'hopital.

Ca a commencé jeudi ( bon, en vrai, ça a commencé avant, mais avant il se passait rien, je faisais que dormir ): j'avais rien bu ni mangé depuis un jour et demi, rapport au fait que je gardais rien de ce que je pouvais ingurgiter ( et que de toute façon, j'avais pas faim ) et en plus j'avais plus de 40 de fièvre. Le docteur est venu, il m'a osculté, et il m'a sorti que possiblement mon rein gauche avait un soucis. Donc il a fait venir une gugussette pour une prise de sang et un gugusson pour me faire une piqure préventive. Et il m'a filé des cachets pour que j'arrête de vomir et des cachets contre la fièvre que j'avais pas besoin d'avaler, histoire que ça soit un peu efficace.
Et pis en fin d'aprèm, ma mère arrive et me sort que je dois aller à l'hopital faire des examens et me soigner rapport au fait que j'étais déshydratée ( j'en étais à deux jours sans boire ni manger, donc forcement ... ). Je voulais pas y aller, mais j'avais pas trop le choix, donc nous voilà partis en famille aux urgences, il devait être 8 heures du soir.

Là j'ai poireauté ici et là, au grés des brancards ( enfin, j'avais toujours de la fièvre, donc entre deux visites je comatais tranquillement ), pour finalement apprendre que mon rein gauche allait bien, mais par contre mon poumon gauche un peu moins : j'avais une pneumonie.
Pour en arriver à cette conclusion, tous les gus ont bien du me demander trois ou quatre fois de raconter mon histoire, ils m'ont aussi demandé autant de fois le nom du médoc auquel j'ai fait une allérgie quand j'avais 4 mois ( genre je m'en souviens comme si c'était hier ), sans oublier si j'étais fumeuse / enceinte / droguée ou autre.
Après j'ai encore attendu, mais là mes parents sont rentrés parce qu'il était pas loin de minuit, et sur les coups de quatre heure du mat' j'ai eu droit à un tour en ambulance, direction le CHU.
Où je me suis retrouvée en quarantaine, avec quasi plus de tension et l'obligation de raconter pour la millième fois ma petite histoire.
Comme j'avais plus de tension, la docteuresse devenait dingue, à un moment, j'avais trois perf sur le même bras. Mais c'était juste une mise en bouche pour la suite, ça.

Vingt minutes plus tard, j'étais au service de réanimation, la perf dans le bras gauche, le brassard pour prendre la tension sur le bras droit, le ventre et la poitrine bardés d'éléctrodes et cacao sur le cappuccino une sonde urinaire. Je crois que ça va aller, je vous fais pas de dessin, rien que d'en parler j'en ai encore la chaire de poule.
Du coup je ne pouvais plus bouger, je crevais de soif et j'avais de la fièvre, que demander de plus ?

J'ai cru que j'allais devenir folle. Je passais mes journées à dormir et à donner mon sang pour des analyses et la nuit je ne dormais plus, je me mettais à pleurer à quatre heures du mat parce que je voulais sortir de là, c'était vraiment horrible. Heureusement que les infirmières étaient sympa, mais il y a quand même eu un jour où j'allais tellement pas bien que j'en étais devenue incapable d'avaler quoi que ce soit.
En plus ça sentais le désinfectant de partout, je baignais littéralement dans cette odeur, elle impreignait les draps, même mes cheveux, ma peau, j'avais le gout dans la bouche, yeurk.
Ca a duré trois ou quatre jours, je crois, et puis la docteuresse ( pas la première, une autre parce que c'était le week end ) a bien voulu m'enlever tout le bazard auquel j'étais reliée et elle me dit qu'elle va me faire monter dans un service de soin normal ( traduction : mes parents pouvaient venir me voir toute la journée et pas seulement 1h45 dans l'aprèm et mega bonus, ils étaient plus obligés de se déguiser avec blouse, masque et gants ) et qu'elle allait voir pour que je sorte dans 24 heures. Youpi !

Trop pas. Le lendemain, un autre docteur se pointe et me sort comme ça que ça va pas être possible, faut que je reste encore 48 heures de plus !
J'en pouvais plus, mais j'avais pas le choix. J'étais coincée dans cette chambre moche en companie de la télé, et heureusement de mon fidèle Vanelle. Et heureusement aussi, mes parents venaient me voir aussi souvent que possible.
Pendant ce temps, les médecins se sont aussi mis en tête que j'étais anorexique, du coup ils surveillaient ce que je mangeais, les infirmières comptaient toutes mes calories, j'avais droit à double dose de dessert et de fromage à chaque repas, bref, ils étaient bien sur mon dos et c'est une chose que je ne supporte pas. J'avais beau leur dire que j'ai naturellement un petit appêtit, ils disaient que c'était pas normal, que j'ai des carrences, que c'est pour ça que je suis tombée malade ( en même temps, vu que je suis restée quasi trois jours sans manger ni boire, tu m'étonnes que j'avais des carrences ). Et pis du coup, j'ai du me fader du calcium en poudre, c'est dégueu comme tout, et ils m'ont prévenu le dernier jour qu'il fallait le prendre en dehors des repas pour qu'il soit assimilié ( et une fois sur deux, ils oubliaient la moitié de la dose ... ).
En parlant de surveillance, la nuit aussi c'était pas mal : impossible de dormir correctement, parce que les infirmières se pointaient une ou deux fois par nuit pour vérifier qu'il n'y avait personne dans ma salle de bain et allumer les lumières pour que je bouge, histoire de vérifier que j'étais bien endormie et pas morte.
En plus le matin, c'était tout le monde debout à 7h, petit déj à 7h30, et ce matin, j'ai eu le bouquet final : " bonjour, j'allume la lumière, je prends votre tension et j'ai une prise de sang à vous faire ". J'ai à peine eu le temps d'ouvrir les mirettes.

Bref, j'avais hâte de rentrer chez moi, et voilà pourquoi je ne veux plus jamais retourner à l'hopital.
Donc me voilà de retour, peut être en meilleure santé mais pas franchement en meilleur état. Je ressemble à un zombi avec des bras de junky ( adieu mes jolis abdos, mes jolies fesses et mon joli bronzage ) et ça me fatigue de monter les escaliers ( en même temps, j'ai perdu trois kilos en une semaine, normal que j'ai un petit coup de mou ). Enfin, là, je suis passée par la case salle de bain donc ça va un peu mieux, parce que par le fait, quand je suis arrivée à la maison, je ressemblais à un croisement entre Frankenstein et le Yéti.

Je suis contente que ça soit enfin fini, même si maintenant j'ai encore tout ce qui concerne mon emplois du temps à régler avant lundi et un dernier week end de vacances pour me reposer. Je ne suis pas prête de refaire du vélo, mais si j'arrive déjà à remarcher au même rythme qu'avant je serai contente.
Vous m'avez énormement manqué pendant tout ce temps, c'était vraiment horrible d'être seule, surtout le soir, juste quand mes parents partaient, qu'il me restait un quart d'heure à tuer avant de me recoller devant la tv, j'avais envie de pleurer comme une madeleine ( heureusement que j'avais Vanelle à caliner ).
Maintenant tout ça est fini, c'est du passé, n'en parlons plus.